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Photo du théâtre : Quelle émotion en voyant ce cliché du théâtre que nous
a envoyé Pierre Azaïs. Après la douche et la tartine de confiture.
Nous chantions :"Doucement, doucement, doucement s'en va le jour..." ou
encore : "Vent frais, vent du matin ", en canon. Une chanson qu’aimait
monsieur Grimm. C'est Pierre Azaïs qui est ici le maître de chant. Le théâtre
est plein à craquer, tel que je l'ai connu et les enfants sont si heureux.
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Photo de la pièce de théâtre : La belle Denise Quillon, toute
blonde, qui avait des yeux très bleus et qui évitait de s’exposer au soleil.
Elle était responsable d'un groupe de moniteurs, montait des pièces de
théâtre dans lesquelles elle jouait avec beaucoup de talent et faisait
chanter les enfants en canon. Son père était notre
facteur.
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Une équipe d’animateurs. Accroupi tout à fait à droite
: Hervé Gozlan. Au-dessus, au milieu, Pierre Azaïs et après lui Antomarchi.
Je reconnais très bien la jeune femme, devant, qui sourit. J’ai travaillé avec elle. Jacqueline ? Et à la droite d’Hervé, Marta ? Ah, les
noms, les noms ...
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Après
la douche et avant de nous rendre au théâtre, nous
devions distribuer le goûter aux enfants. Dans de grandes
corbeilles étaient empilées des tartines de
confiture taillées dans du gros pain. Quelquefois, le pain
était accompagné de morceaux d'un chocolat
ordinaire. Nous mangions parce que nous étions jeunes et
que nous avions faim.
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Les
moniteurs posent devant le théâtre. Monsieur Grimm,
qui n'est pas sur la photo, va faire interpréter aux
enfants sa chanson préférée, "Rossignolet
des bois".
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La
plus célèbre chanson du centre de la Croix-Rouge,
une chanson écrite et peut-être composée par
monsieur Grimm, était "Tu n'as pas vu Alger la
Blanche?".
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Commentaire
:"Alger la Blanche" est une ancienne ballade de scouts
et d'éclaireurs dont l'auteur est inconnu mais pourrait
nous être indiqué par quelque musicologue
érudit. "La capitale de chez nous, Alger".
("l'Algérianiste" n°37 de mars 1987)
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Je
me souviens que le camp était gardé par des
militaires noirs que nous appelions " les Sénégalais
". Aller leur parler était devenu un jeu pour les
enfants et ils revenaient en riant : " Chef, on ne comprend
rien. Ils parlent quoi ? " Nous expliquions
:
- Ils parlent notre langue, mais ils ont un
accent très fort, pour nous, presque
inaudible.
- Mais chef, pourquoi ils parlent
notre langue avec un accent ? Nous, on n'a pas d'accent !
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Les
militaires que nous appelions "les Sénégalais"
et que les enfants allaient taquiner ressemblaient peut-être
à celui-ci. Ils nous ont laissé un très bon
souvenir.
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Le
travail des militaires a été bien fait. Nous
n'avons jamais connu d'attaque du FLN. Nous ne les avons jamais
remerciés, nos Sénégalais. Ingratitude de
la jeunesse ? Oui, bien sûr, mais madame Auriacombe, qui
était une femme raffinée, a dû dire un grand
merci au nom de nous tous. A la fin de la journée,
réunion dans le théâtre, un théâtre
construit vaguement à la façon des théâtres
romains. Nous chantions " La capitale de chez nous, Alger ",
chanson composée par monsieur Grimm, un vieux collaborateur
de madame Auriacombe. La blonde Denise Quillon (une cheftaine
responsable) nous faisait interpréter des chants à
trois voix en essayant de battre la mesure. Nous
savons que la commune de la Redoute était imbriquée
dans celle du Clos-Salembier. Dans l’esprit de beaucoup
d’Algérois, les deux agglomérations ne
faisaient qu’une.
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Retrouvé
dans les archives du RUA, ce petit compte-rendu d’un match
de volley-ball -division cadets- qui date du 09 février
1955 et dont voici l’exacte copie. Le RAC (club de la
Redoute) contre le RUA.
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Au
RAC, le jeune Jean Quillon, frère de Denise, tout blond et les
yeux bleus (comme il ressemblait à sa sœur ! ),
s’était distingué par ses services mais son
équipe avait perdu. Cinquante ans plus tard, les noms
ressortent un peu par la magie d’Internet. Celui de Quillon
(la famille habitait la Redoute) et, modestement, le mien.
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Grâce
aux photos, les noms de différentes filles me reviennent :
Colette Astier, pianiste, qui se déplaçait à
Scooter, la très grande Marie-Claude, qui me dépassait
d'une tête, Marie-Paule, toujours un peu alanguie, Lydia de
Bab-El-Oued, les sœurs Josette et Michèle Navarro,
de la cité Bobillot, Cécile, du Champ-de-Manœuvre,
et Magda, du quartier Michelet. Le vent de l'Histoire est
passé et nous a tous un peu décoiffés. Nous
ne frapperons plus dans les mains sur l'air des "Oignons"
et nous ne nous balancerons plus sur la musique de "Petite
fleur". Le passé brûle, mais ainsi
va la vie.
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Photo sur laquelle
Colette, Marie-Paule et la fille arabe qui se faisait appeler
Dany se reconnaîtront. Cliché pris sur les gradins
de la piscine.
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