le centre aéré
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Chef François et Tounsi le cuisinier.

 

Lorsque nous parlions du centre, nous disions : la Croix-Rouge ou le centre Lung . Nous connaissions bien aussi la rue Frédéric-Lung, qui longeait la piscine, et par cette rue nous arrivions sur le chemin de la Redoute.

 

Voici un portrait de Frédéric Lung peint par Migoney. C'est fidèle à son image, par son mécénat, il a beaucoup contribué à aider des artistes peintres et sculpteurs, souvent dans le besoin.

Mais c'est surtout son épouse qui a aidé la Croix Rouge à Alger avec sa nièce Henriette Lung. C'est ainsi qu'elle a donné les terrains où se trouvait le Centre Frédéric Lung. Frédéric Lung est né en Février 1863.

Ces informations nous sont communiquées par un descendant de Paul, frère de Frédéric. Paul Lung qui vit à Paris, est un descendant de Paul, son grand-père, né en 1856. Louis Lung est mort en 1913. Il a eu un fils, sans postérité.

Frédéric Lung est arrivé en 1885 en Algérie pour monter une succursale de la Maison Eschenauer, négociant en vin à Bordeaux. La mère de Frédéric était une Eschenauer. Frédéric est mort sans postérité..

Selon Elisabeth Cazenave qui a fait paraître un article dans La revue algérianiste en mars 1994, Frédéric Lung était originaire de Saint-Dié, dans les Vosges, où il était né en 1868.Il s'est fixé ensuite à Bordeaux avant de tenter l'aventure en Algérie, où il est arrivé en 1887. Il dirigea un important négoce de vins et développa les qualités positives de l'homme d'affaires et les qualités spirituelles du collectionneur.

A-t-il eu des enfants ? Je ne le sais pas et je n'ai jamais posé la question mais j'ai rencontré sa nièce dans le bureau de madame Auriacombe en 1957. Elle était gentille mais se comportait en propriétaire des lieux.

Mademoiselle Lung, la nièce donc, venait un mois par an avec sa secrétaire, mademoiselle Robert.

 

 

Alors, comment ai-je été embauché au centre aéré de la Croix-Rouge ?
Voici : j'avais 16 ans et il me fallait travailler pendant les grandes vacances.
Mes parents, occupés cet été 1954 par leur situation professionnelle, ont contacté la direction du centre aéré et m'ont décroché un petit poste de moniteur. Ainsi je suis devenu chef Marc .
Plus tard, j'ai rempli les fonctions de maître nageur pour un été.
J'ai dû passer mon brevet de secouriste et l'épreuve des 100 mètres nage libre.

Les enfants en plein exercice. Chef Marc surveille discrètement les enfants qui risquent de se trouver en difficulté.

Voici un extrait de la Dépêche quotidienne d’Algérie. Un extrait qui date de 1954. Mon frère avait passé son diplôme des 50 mètres et ma mère avait gardé l’article. Chez les filles, on retrouve le nom de Jacqueline Campinchi, une des futures vedettes de la nation algéroise dont nous reparlerons.

 

Le centre aéré avait une très bonne réputation, c'était une sorte de colonie de vacances où les enfants rentraient chez eux le soir. Alors les places étaient recherchées. J'allais aider madame Auriacombe les deux jours d'incription. La foule qui se pressait. La chaleur. Une queue énorme, mais en Algérie il fallait dire plutôt « la chaîne ». l'expression n'était pas française mais déclarer que la « chaîne était énorme » choquait moins.

Pendant l'été, les enfants arrivaient le matin par un bus des T.A. accompagnés par deux moniteurs.
Dans la journée, chaque moniteur, chaque monitrice dirigeait une petite équipe de dix, douze enfants.

 

Des chefs de groupe qui faisaient carrière dans l'enseignement étaient responsables, pendant les grandes vacances, d'une dizaine de moniteurs.

Jean Soria à table avec les enfants.

Le cuisinier, Tounsi, préparait des repas corrects et simples. Les enfants mangeaient et généralement finissaient leur assiette. Le jour du couscous était particulièrement apprécié.
Les moniteurs prenaient leurs repas avec l'équipe dont ils avaient la responsabilité. Une année, j'ai été aidé par Marie Cardinal, qui me passait les plats, m'aidait à servir les enfants. Elle était mariée, avait 27 ans, ne me parlait pas de féminisme ni d'une Algérie algérienne. Non, je n'aurais pas compris. Je l'aimais bien, Marie, avec son irrépressible sourire aux lèvres. Elle était avenante, belle.

C'était en 1955.
Alors, je suis tombé de bien haut lorsque, vingt ans plus tard, j'ai pris connaissance de sa littérature.

 

Retour, le soir, de tous les enfants. Les bus partaient les uns après les autres, selon les quartiers. Nous étions souvent harassés après une grande journée de plein air, mais les enfants, jamais fatigués, chantaient : Plus vite chauffeur, plus vite, chauffeur, plus vite !
Les bus qui se rendaient au Plateau-Saulière, à la grande Poste ou vers Bab-el-Oued, passaient avenue Franklin Roosevelt. Derrière le parc de Galland, à l'endroit des escaliers, la route descendait très sèchement en formant un tournant. Cette croix était un peu le signal de la pente vive et le chauffeur prenait ses précautions. Les enfants criaient de plus belle : Plus vite chauffeur...

Une monitrice, les yeux dans le vague, chantait à voix basse :

« Mon Dieu qu’il y en a des croix sur les routes profondes
De silencieuses croix qui veillent sur le monde
Hautes croix du pardon dressées vers les potences
Croix de la déraison ou de la délivrance
Et moi, pauvre de moi…»

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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