Avant
la construction de Diar-Es-Saâda, les enfants du quartier
passaient des moments devenus aujourd'hui inoubliables. Ils chassaient
à la glu et au filet, les serins cinis, les chardonnerets
et les verderons. Selon le témoignage d'un des anciens
de là-bas, Gabriel Gomis, ce vaste terrain s'appelait
« la ferme Juan ».
Dès le début de la construction de la Cité
du bonheur, les Algérois disaient que la pierre blanche
utilisée, pierre qui, soit dit en passant, venait de métropole,
s'appelait " la pierre qui pleure ".
|
Les Algérois
prétendaient aussi que Diar-es-Saâda voulait dire
en arabe " la pierre qui pleure ". Erreur, bien sûr,
mais à Alger, peu de Français parlaient arabe.
Ah ! Pleure-t-elle encore, cette pierre, et les murs suintent-ils
un peu ou beaucoup ? Nous ne le saurons pas.
En revanche, cher lecteur, nous pouvons vous assurer que les
habitants européens, eux, pendant et après l'année
1962, ont beaucoup pleuré.
|